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25 <manualpage metafile="ssl_intro.xml.meta">
26 <parentdocument href="./">SSL/TLS</parentdocument>
28 <title>Chiffrement SSL/TLS fort : Introduction</title>
32 <p>Ce chapitre en guise d'introduction est destiné aux lecteurs pour lesquels
33 le Web, HTTP et Apache sont familiers, mais ne sont pas des experts en matière
34 de sécurité. Il n'a pas la prétention d'être un guide détaillé sur le
35 protocole SSL, il ne traitera pas non plus des techniques spécifiques de gestion
36 des certificats dans une organisation, ni des importants problèmes légaux de
37 brevets ou des restrictions d'importation ou d'exportation. Il se veut plutôt
38 une base de travail pour les utilisateurs de <module>mod_ssl</module> en
39 rassemblant différents concepts, définitions et exemples comme point de départ
40 pour une exploration plus détaillée.</p>
44 <section id="cryptographictech">
45 <title>Techniques de chiffrement</title>
46 <p>La maîtrise de SSL nécessite la compréhension des algorithmes de
47 chiffrement, des fonctions relatives aux empreintes de messages (comme les
48 fonctions de type hash ou non réversibles), et des signatures numériques. Ces
49 techniques pourraient faire l'objet d'un ouvrage à elles seules (voir par
50 exemple [<a href="#AC96">AC96</a>]) et constituent les bases de la
51 confidentialité, de l'intégrité et de l'authentification.</p>
53 <section id="cryptographicalgo">
54 <title>Algorithmes de chiffrement</title>
55 <p>Supposons qu'Alice veuille envoyer un message à sa banque pour
56 transférer une certaine somme. Alice souhaiterait que le message soit
57 privé, car il contient des informations comme son numéro de compte et le
58 montant du transfert. Une solution consisterait à utiliser un algorithme de
59 chiffrement, technique qui permet de remplacer un message par sa version
60 chiffrée, illisible jusqu'à ce qu'elle soit déchiffrée.
61 Sous sa forme chiffrée,
62 le message ne peut être déchiffré qu'en utilisant une clé secrète. Sans la
63 clé, le message est inutilisable : les bons algorithmes de chiffrement
64 rendent si difficile la restitution du texte original par des intrus que
65 ceux-ci y gaspilleraient leurs efforts.</p>
67 <p>Il existe deux catégories d'algorithmes de chiffrement : conventionnel
68 ou à clé publique.</p>
71 <dt>Chiffrement conventionnel</dt>
72 <dd>aussi connu sous le nom de chiffrement symétrique, il nécessite le
73 partage d'une clé entre l'expéditeur et le destinataire : une portion
74 d'information secrète permettant de chiffrer et déchiffrer un message.
75 Tant que cette clé reste secrète, personne à part l'expéditeur et le
76 destinataire ne peut lire le message. Si Alice et sa banque partagent une
77 clé secrète, ils peuvent donc s'envoyer l'un à l'autre des messages privés.
78 Le fait de partager une clé entre l'expéditeur et le destinataire avant
79 de communiquer, tout en la maintenant secrète vis à vis des autres, peut
80 toutefois poser des problèmes.</dd>
82 <dt>Chiffrement à clé publique</dt>
83 <dd>aussi connu sous le nom de chiffrement asymétrique, il résoud le
84 problème d'échange de clé en définissant un algorithme qui utilise deux
85 clés, chacune d'entre elles pouvant être utilisée pour chiffrer un message.
86 Si une des clés a été utilisée pour chiffrer le message, on doit utiliser
87 l'autre clé pour le déchiffrer. Il est ainsi possible de recevoir des
88 messages sécurisés simplement en rendant publique une des clés (la clé
89 publique), et en gardant l'autre clé secrète (la clé privée).</dd>
92 <p>Tout le monde peut chiffrer un message en utilisant la clé publique,
93 mais seul le propriétaire de la clé privée sera en mesure de le lire. De
94 cette façon, Alice peut envoyer des messages privés au propriétaire d'une
95 paire de clés (sa banque), en les chiffrant à l'aide de la clé publique.
96 Seule la banque sera en mesure de les déchiffrer.</p>
99 <section id="messagedigests">
100 <title>Empreinte d'un message</title>
101 <p>Bien qu'Alice puisse chiffrer son message pour le rendre privé, il
102 subsiste toujours le risque que quelqu'un puisse modifier le message
103 original ou le remplacer par un autre, afin d'effectuer le transfert de
104 fonds à son profit, par exemple. Une solution pour garantir l'intégrité du
105 message consisterait pour Alice à créer un résumé concentré de son message
106 qu'elle enverrait à sa banque avec ce dernier. A la réception du message,
107 la banque crée son propre résumé et le compare avec celui qu'Alice a
108 envoyé. Si les deux résumés sont identiques, le message reçu n'a pas
111 <p>Un résumé tel que celui-ci est appelé
112 <dfn>empreinte numérique de message</dfn> (message digest),
113 <em>fonction irréversible</em> (one-way function) ou
114 <em>fonction de hashage</em> (hash function). Une empreinte de message
115 constitue une représentation courte et de longueur fixe, d'un message plus
116 long et de longueur variable. Les algorithmes de création d'empreintes sont
117 conçus pour produire une empreinte unique pour chaque message. Les
118 empreintes de messages sont conçues pour que la restitution du message
119 à partir de l'empreinte soit d'une difficulté insurmontable, et qu'il soit
120 (en théorie) impossible de trouver deux messages différents qui produisent
121 la même empreinte -- ce qui élimine la possibilité de remplacer un message
122 par un autre en conservant la même empreinte.</p>
124 <p>Trouver le moyen d'envoyer l'empreinte de manière sécurisée à la banque
125 constitue un autre défit auquel Alice doit faire face ; si l'empreinte
126 n'est pas envoyée de manière sécurisée, son intégrité peut être compromise,
127 et avec elle, la possibilité pour la banque de vérifier l'intégrité du
128 message original. L'intégrité du message ne peut être vérifiée que si
129 l'empreinte qui lui est associée est envoyée de manière sécurisée.</p>
131 <p>Une solution pour envoyer l'empreinte de manière sécurisée consiste à
132 l'inclure dans une signature numérique.</p>
135 <section id="digitalsignatures"><title>Signatures numériques</title>
136 <p>Quand Alice envoie un message à sa banque, cette dernière doit s'assurer
137 que le message a bien été envoyé par elle, pour éviter qu'un intrus puisse
138 effectuer une transaction sur son compte. Une <em>signature numérique</em>,
139 créée par Alice et incluse dans le message, permet d'atteindre cet
142 <p>Les signatures numériques peuvent être créées en chiffrant une empreinte de
143 message, ainsi que d'autres informations (comme un numéro d'ordre) avec la clé
144 privée de l'expéditeur. Bien que tout le monde puisse <em>déchiffrer</em> la
145 signature à l'aide de la clé publique, seul l'expéditeur connait la clé privée.
146 Ce qui implique que seul l'expéditeur peut avoir signé le message. Inclure
147 l'empreinte dans la signature entraîne que cette dernière n'est valable que
148 pour ce message ; ceci assure aussi l'intégrité du message car personne ne
149 peut modifier l'empreinte et ensuite signer le message.</p>
150 <p>Afin de se prémunir contre l'interception et la réutilisation de la
151 signature par un intrus quelques jours plus tard, la signature contient un
152 numéro d'ordre unique. Ceci protège la banque contre une plainte frauduleuse
153 de la part d'Alice alléguant qu'elle n'a pas envoyé le message --
154 elle seule peut l'avoir signé (non-répudiation).</p>
158 <!-- /cryptographictech -->
160 <section id="certificates">
161 <title>Certificats</title>
162 <p>Bien qu'Alice soit parvenue à envoyer un message privé à sa banque, après
163 l'avoir signé et avoir ainsi assuré l'intégrité du message, elle doit encore vérifier
164 qu'elle communique réellement avec la banque. C'est à dire qu'elle doit
165 s'assurer que la clé publique qu'elle utilise appartient bien à la paire de
166 clés de la banque, et non à celle d'un intrus.
167 De même, la banque doit vérifier que la
168 signature du message a bien été construite avec la clé privée d'Alice.</p>
170 <p>Si chaque partie possède un certificat qui valide l'identité de l'autre,
171 confirme la clé publique, et est signé par un organisme de confiance, alors
172 les deux protagonistes peuvent être sûrs que la personne avec laquelle ils
173 communiquent est bien celle avec laquelle ils désirent le faire. Un tel
174 organisme de confiance s'appelle une <em>Autorité de Certification</em>, et
175 on utilise les certificats à des fins d'authentification.</p>
177 <section id="certificatecontents">
178 <title>Contenu d'un certificat</title>
179 <p>Un certificat associe une clé publique avec l'identité réelle d'un
180 individu, d'un serveur, ou d'une autre entité plus connue sous le nom de
181 sujet. Comme on le voit dans le <a href="#table1">Tableau 1</a>, les
182 information concernant le sujet comprennent des informations
183 d'identification (le nom distinctif ou distinguished name - dn), ainsi que
184 la clé publique. Il comporte aussi l'identification et la signature de
185 l'autorité de certification qui a délivré le certificat, ainsi que la
186 période de validité de ce dernier. Il peut aussi contenir des informations
187 supplémentaires (ou extensions) telles que des informations de gestion
188 destinées à l'autorité de certification, comme un numéro de série.</p>
190 <section id="table1">
191 <title>Tableau 1: Information contenues dans un certificat</title>
193 <columnspec><column width=".35"/><column width=".35"/>
196 <td>Nom distinctif, Clé publique</td></tr>
197 <tr><th>Fournisseur</th>
198 <td>Nom distinctif, Signature</td></tr>
199 <tr><th>Période de validité</th>
200 <td>Pas avant, Pas après</td></tr>
201 <tr><th>Informations de gestion</th>
202 <td>Version, Numéro de série</td></tr>
203 <tr><th>Extensions</th>
204 <td>Contraintes de base, Drapeaux Netscape, etc.</td></tr>
208 <p>Un nom distinctif sert à fournir une identité dans un contexte
209 spécifique -- par exemple, un individu peut posséder un certificat
210 personnel, et aussi un certificat en tant qu'employé. Les noms distinctifs
211 doivent respecter le standard X509 [<a href="#X509">X509</a>], qui définit
212 les champs, les noms de champs, et les abréviations utilisées pour faire
213 référence aux champs (voir <a href="#table2">Tableau 2</a>).</p>
215 <section id="table2">
216 <title>Tableau 2: Informations contenues dans le nom distinctif</title>
218 <columnspec><column width=".25"/><column width=".15"/>
219 <column width=".3"/><column width=".25"/></columnspec>
220 <tr><th>Champ du DN</th>
223 <th>Exemple</th></tr>
224 <tr><td>Nom complet (Common Name)</td>
226 <td>Nom certifié</td>
227 <td>CN=Joe Average</td></tr>
228 <tr><td>Organisation or Entreprise</td>
230 <td>Nom est associé à cette<br />organisation</td>
231 <td>O=Snake Oil, Ltd.</td></tr>
232 <tr><td>Unité organisationnelle (Organizational Unit)</td>
234 <td>Nom est associé avec cette <br />unité organisationnelle,
235 par exemple un département</td>
236 <td>OU=Research Institute</td></tr>
237 <tr><td>Ville/Localisation</td>
239 <td>Nom est localisé dans cette ville</td>
240 <td>L=Snake City</td></tr>
241 <tr><td>Etat/Province</td>
243 <td>Nom est localisé dans cet état/province</td>
244 <td>ST=Desert</td></tr>
247 <td>Nom est localisé dans ce pays (code ISO)</td>
252 <p>Une autorité de certification peut définir une contrainte spécifiant
253 quels champs du nom distinctif sont optionnels et lesquels sont
254 obligatoires. Elle peut aussi imposer des contraintes sur le contenu des
255 champs, ce que peuvent aussi faire les utilisateurs de certificats. Par
256 exemple, un navigateur Netscape peut exiger, dans le cas d'un certificat
257 de serveur, que le nom complet (Common Name) corresponde à un nom générique
258 contenant le nom de domaine du serveur, comme
259 <code>*.snakeoil.com</code>.</p>
261 <p>Le format binaire d'un certificat est défini en utilisant la
262 notation ASN.1 [<a href="#ASN1">ASN1</a>] [<a href="#PKCS">PKCS</a>].
263 Cette notation definit la manière de spécifier les contenus, et les règles
264 d'encodage définissent la manière dont ces information sont converties au
265 format binaire. L'encodage binaire du certificat est défini par les Règles
266 d'Encodage Distinctives (Distinguished Encoding Rules - DER), qui se basent
267 d'une manière plus générale sur les Règles d'Encodage de Base (Basic
268 Encoding Rules - BER). Pour les transmissions qui ne supportent pas le
269 format binaire, ce dernier peut être converti au format ASCII en utilisant
270 le codage Base64 [<a href="#MIME">MIME</a>]. Lorsqu'il est placé entre des
271 délimiteurs de début et de fin (comme ci-dessous), on dit que le certificat
272 est encodé au format PEM ("Privacy Enhanced Mail").</p>
275 <title>Exemple de certificat encodé au format PEM (snakeoil.crt)</title>
276 <pre>-----BEGIN CERTIFICATE-----
277 MIIC7jCCAlegAwIBAgIBATANBgkqhkiG9w0BAQQFADCBqTELMAkGA1UEBhMCWFkx
278 FTATBgNVBAgTDFNuYWtlIERlc2VydDETMBEGA1UEBxMKU25ha2UgVG93bjEXMBUG
279 A1UEChMOU25ha2UgT2lsLCBMdGQxHjAcBgNVBAsTFUNlcnRpZmljYXRlIEF1dGhv
280 cml0eTEVMBMGA1UEAxMMU25ha2UgT2lsIENBMR4wHAYJKoZIhvcNAQkBFg9jYUBz
281 bmFrZW9pbC5kb20wHhcNOTgxMDIxMDg1ODM2WhcNOTkxMDIxMDg1ODM2WjCBpzEL
282 MAkGA1UEBhMCWFkxFTATBgNVBAgTDFNuYWtlIERlc2VydDETMBEGA1UEBxMKU25h
283 a2UgVG93bjEXMBUGA1UEChMOU25ha2UgT2lsLCBMdGQxFzAVBgNVBAsTDldlYnNl
284 cnZlciBUZWFtMRkwFwYDVQQDExB3d3cuc25ha2VvaWwuZG9tMR8wHQYJKoZIhvcN
285 AQkBFhB3d3dAc25ha2VvaWwuZG9tMIGfMA0GCSqGSIb3DQEBAQUAA4GNADCBiQKB
286 gQDH9Ge/s2zcH+da+rPTx/DPRp3xGjHZ4GG6pCmvADIEtBtKBFAcZ64n+Dy7Np8b
287 vKR+yy5DGQiijsH1D/j8HlGE+q4TZ8OFk7BNBFazHxFbYI4OKMiCxdKzdif1yfaa
288 lWoANFlAzlSdbxeGVHoT0K+gT5w3UxwZKv2DLbCTzLZyPwIDAQABoyYwJDAPBgNV
289 HRMECDAGAQH/AgEAMBEGCWCGSAGG+EIBAQQEAwIAQDANBgkqhkiG9w0BAQQFAAOB
290 gQAZUIHAL4D09oE6Lv2k56Gp38OBDuILvwLg1v1KL8mQR+KFjghCrtpqaztZqcDt
291 2q2QoyulCgSzHbEGmi0EsdkPfg6mp0penssIFePYNI+/8u9HT4LuKMJX15hxBam7
292 dUHzICxBVC1lnHyYGjDuAMhe396lYAn8bCld1/L4NMGBCQ==
293 -----END CERTIFICATE-----</pre>
297 <section id="certificateauthorities">
298 <title>Autorités de certification</title>
299 <p>En vérifiant les informations contenues dans une demande de certificat
300 avant de l'accorder, l'autorité de certification s'assure de l'identité du
301 propriétaire de la clé privée issue de sa paire de clés. Par exemple, Si
302 Alice demande un certificat personnel, l'autorité de certification doit
303 d'abord s'assurer qu'elle correspond vraiment à la personne à laquelle
304 la demande de certificat fait référence.</p>
306 <section id="certificatechains">
307 <title>Chaînes de certification</title>
308 <p>Une autorité de certification peut aussi émettre un certificat à
310 autre autorité de certification. Pour vérifier un certificat, Alice
311 peut être amenée à vérifier le certificat de l'émetteur pour chaque
312 autorité de certification parente, jusqu'à ce qu'elle en atteigne une
313 en qui elle a confiance. Elle peut aussi ne faire confiance qu'aux
314 certificats faisant l'objet d'une chaîne limitée d'émetteurs, afin
315 de réduire le risque de rencontrer un "mauvais" certificat dans la
319 <section id="rootlevelca">
320 <title>Création d'une autorité de certification racine</title>
321 <p>Comme indiqué plus haut, chaque certificat nécessite la validation
322 de l'identité du sujet par un émetteur de certificats
323 de niveau supérieur, et ceci en
324 remontant jusqu'à l'Autorité de Certification (CA) racine. Ceci pose un
325 problème : qui va se porter garant du certificat de l'autorité racine
326 qui ne possède pas d'émetteur de certificat ? C'est uniquement dans ce
327 cas que le certificat est auto-signé, l'émetteur du certificat et son
328 sujet étant confondus. Les navigateurs sont préconfigurés avec une
329 liste d'autorités de certification de confiance, mais il est important
330 d'être extrèmement prudent avant de faire confiance à un certificat
331 auto-signé. La large publication d'une clé publique par l'autorité
332 racine réduit cependant les risques encourus
333 en faisant confiance à cette clé --
334 si quelqu'un publiait une clé en se faisant passer pour l'autorité, il
335 serait vite démasqué.</p>
337 <p>Quelques compagnies, comme <a href="http://www.thawte.com/"
338 >Thawte</a> et <a href="http://www.verisign.com/">VeriSign</a>,
339 se sont proclamées elles-mêmes Autorités de Certification. Ces
340 compagnies proposent les services suivant :</p>
343 <li>Vérification des demandes de certificats</li>
344 <li>Traitement des demandes de certificats</li>
345 <li>Emission et gestion des certificats</li>
348 <p>Vous pouvez aussi créer votre propre autorité de certification. Bien
349 que risqué dans l'environnement de l'Internet, ceci peut s'avérer utile
350 dans un Intranet, où l'organisme peut vérifier facilement les identités
351 des individus et des serveurs.</p>
354 <section id="certificatemanagement">
355 <title>Gestion des certificats</title>
356 <p>Constituer une autorité de certification représente une
357 responsabilité qui nécessite une solide infrastructure administrative,
358 technique et gestionnaire. Les autorités de certification ne se
359 contentent pas d'émettre des certificats, elles doivent aussi les gérer
360 -- à savoir elles déterminent leur durée de validité, elles les
361 renouvellent, et elles maintiennent des listes de certificats qui ont
362 été émis dans le passé mais ne sont plus valides (Listes de révocations
363 de certificats, ou CRLs).</p>
365 <p>Par exemple, si Alice est titulaire d'un certificat en tant
366 qu'employée d'une compagnie, mais vient de quitter cette compagnie,
367 son certificat doit être révoqué. Comme les certificats ne sont émis
368 qu'après vérification de l'identité du sujet, et peuvent être envoyés
369 à tous ceux avec lesquels le sujet peut communiquer, il est impossible
370 de discerner à partir du seul certificat s'il a été révoqué. Pour
371 vérifier la validité d'un certificat, il est donc nécessaire de
372 contacter l'autorité de certification qui l'a émis afin de pouvoir
373 consulter ses listes de révocations de certificats -- ce qui n'est
374 en général pas une partie automatique du processus.</p>
376 <note><title>Note</title>
377 <p>Si votre autorité de certification ne fait pas partie de la liste
378 des autorités de confiance de votre navigateur, il faut enregistrer le
379 certificat de l'autorité de certification dans ce dernier, ce qui lui
380 permettra de valider les certificats de serveurs signés par cette
381 autorité de certification. Ceci peut être dangereux, car une fois le
382 certificat enregistré, le navigateur acceptera tous les certificats
383 signés par cette autorité de certification.</p>
387 <!-- /certificateauthorities -->
389 <!-- /certificates -->
392 <title>Couche Points d'Accès Sécurisés - Secure Sockets Layer (SSL)</title>
393 <p>Le protocole Couche Points d'Accès Sécurisés est une couche protocolaire
394 qui pourrait s'intercaler entre un protocole d'une couche réseau orientée
395 connexion (comme TCP/IP) et une couche protocolaire d'application (comme HTTP).
396 SSL fournit une communication sécurisée entre client et serveur en permettant
397 l'authentification mutuelle, l'utilisation des signatures numériques pour la
398 vérification de l'intégrité des données, et le chiffrement pour la
401 <p>Ce protocole est conçu pour supporter un grand choix d'algorithmes
402 spécifiques utilisés pour la cryptographie, les empreintes et les signatures.
403 Ceci permet la sélection d'un algorithme pour des serveurs spécifiques en
404 respectant la légalité, les règles d'exportation ou autres contraintes, et
405 permet aussi au protocole de tirer parti des nouveaux algorithmes. Ces choix
406 font l'objet d'une négociation entre client et serveur lors de
407 l'établissement de la session protocolaire.</p>
409 <section id="table4">
410 <title>Tableau 4: Versions du protocole SSL</title>
412 <columnspec><column width=".15"/><column width=".2"/>
413 <column width=".30"/><column width=".25"/></columnspec>
418 <tr><td>SSL v2.0</td>
419 <td>Standard du fournisseur (de Netscape Corp.)</td>
420 <td>Premier protocole SSL pour lequel il existe des implémentations</td>
422 <tr><td>SSL v3.0</td>
423 <td>Projet Internet arrivé à expiration (de Netscape Corp.) [<a href="#SSL3"
425 <td>Comporte des révisions permettant de prévenir certaines attaques de
426 sécurité spécifiques, ajout de chiffrements non RSA, et support des
427 chaînes de certification</td>
429 <tr><td>TLS v1.0</td>
430 <td>Standard proposé pour l'Internet (de l'IETF) [<a href="#TLS1"
432 <td>Révision de SSL 3.0 pour mettre à jour la couche MAC vers HMAC,
433 ajout du bourrage de bloc pour le chiffrement de bloc, standardisation
434 de l'ordonnancement des messages et plus de messages d'alerte.</td>
436 <tr><td>TLS v1.1</td>
437 <td>Standard proposé pour l'Internet (de l'IETF) [<a href="#TLS11"
439 <td>Mise à jour de TLS 1.0 pour la protection contre les
440 attaques de type Cipher block chaining (CBC).</td>
442 <tr><td>TLS v1.2</td>
443 <td>Standard proposé pour l'Internet (de l'IETF) [<a href="#TLS12"
445 <td>Mise à jour de TLS 1.1 rendant les condensés MD5 obsolètes,
446 et introduisant une incompatibilité avec SSL ce qui interdit toute
447 négociation en vue d'une utilisation de SSLv2.</td>
452 <p>Il existe plusieurs versions du protocole SSL, comme le montre le
453 <a href="#table4">Tableau 4</a>. Comme indiqué dans ce dernier, un des apports
454 de SSL 3.0 est le support du chargement des chaînes de certification. Cette
455 fonctionnalité permet à un serveur de passer au navigateur un certificat de
456 serveur accompagné du certificat de l'émetteur. Le chargement de la
457 chaîne permet aussi au navigateur de valider le certificat du serveur, même si
458 les certificats de l'autorité de certification ne sont pas installés pour les
459 émetteurs intermédiaires, car ils sont inclus dans la chaîne de certification.
460 SSL 3.0 sert de base au standard du protocole Sécurité de la Couche Transport
461 ou Transport Layer Security
462 [<a href="#TLS1">TLS</a>], actuellement en développement au sein de
463 l'Internet Engineering Task Force (IETF).</p>
465 <section id="session">
466 <title>Etablissement d'une session</title>
467 <p>La session SSL est établie en suivant une séquence d'échanges
468 d'informations entre client et serveur, comme le montre la
469 <a href="#figure1">Figure 1</a>. Cette séquence peut varier, selon que
470 le serveur est configuré pour fournir un certificat de serveur ou
471 réclame un certificat client. Bien que dans certains cas, des étapes
472 d'échanges d'informations supplémentaires soient nécessaires pour la
473 gestion des informations de chiffrement, cet article résume un scénario
474 courant. Se reporter aux spécifications SSL pour avoir la liste de
475 toutes les possibilités.</p>
477 <note><title>Note</title>
478 <p>Une fois la session SSL établie, elle peut être réutilisée. Ceci
479 permet d'éviter la perte de performances due à la répétition des nombreuses
480 étapes nécessaires à l'établissement d'une session. Pour parvenir à ceci,
481 le serveur assigne un identifiant de session unique à chaque session SSL ;
482 cet identifiant est mis en cache dans le serveur et le client peut
483 l'utiliser pour des connexions ultérieures afin de réduire la durée des
484 échanges d'informations (et ceci jusqu'à ce que l'identifiant de session
485 arrive à expiration dans le cache du serveur).</p>
489 <img src="../images/ssl_intro_fig1.gif" alt="" width="423"
490 height="327" /><br />
491 <a id="figure1" name="figure1"><dfn>Figure 1</dfn></a> : Séquence
492 simplifiée d'échanges d'informations SSL</p>
494 <p>Les éléments de la séquence d'échanges d'informations, tels qu'ils
495 sont utilisés par le client et le serveur, sont énumérés ci-après :</p>
498 <li>Négociation de la suite de chiffrement à utiliser durant le transfert des données</li>
499 <li>Elaboration et échange d'une clé de session entre le client et le serveur</li>
500 <li>Authentification éventuelle du serveur par le client</li>
501 <li>Authentification éventuelle du client par le serveur</li>
504 <p>La première étape, la négociation de la suite de chiffrement, permet au
505 client et au serveur de choisir une suite de chiffrement qu'ils supportent
506 tous les deux. La spécification du protocole SSL 3.0 définit 31 suites de
507 chiffrement. Une suite de chiffrement se compose des éléments
511 <li>Méthode d'échange de la clé</li>
512 <li>Chiffrement du transfert des données</li>
513 <li>Empreinte du message servant à créer le code d'authentification du
517 <p>Ces trois éléments sont décrits dans les sections suivantes.</p>
520 <section id="keyexchange">
521 <title>Méthode d'échange de la clé</title>
522 <p>La méthode d'échange de la clé définit la manière
523 dont la clé de chiffrement
524 symétrique secrète et partagée utilisée pour le transfert des données de
525 l'application sera acceptée par le client et le serveur. SSL 2.0 utilise
526 l'échange de clé RSA seulement, tandis que SSL 3.0 supporte tout un choix
527 d'algorithmes d'échange de clé incluant l'échange de clé RSA (quand les
528 certificats sont utilisés), et l'échange de clés Diffie-Hellman (pour
529 échanger des clés sans certificat, ou en l'absence de communication
530 préalable entre le client et le serveur).</p>
532 <p>Les signatures numériques constituent une variante dans le choix des
533 méthodes d'échange de clé -- utiliser les signatures ou pas, et dans
534 l'affirmative, quel genre de signatures utiliser. La signature à l'aide
535 d'une clé privée fournit une protection contre une attaque
536 "man-in-the-middle" au cours de laquelle
537 l'échange d'informations destiné à générer la
538 clé partagée peut être intercepté [<a href="#AC96">AC96</a>, p516].</p>
541 <section id="ciphertransfer">
542 <title>Chiffrement du transfert de données</title>
543 <p>Comme décrit plus haut, SSL utilise le chiffrement symétrique
544 conventionnel pour chiffrer les messages au cours d'une session. Il existe
545 neuf choix possibles pour le chiffrement, y compris l'option du transfert
549 <li>Pas de chiffrement</li>
550 <li>Chiffrement en continu (Stream Ciphers)
552 <li>RC4 avec clés de 40 bits</li>
553 <li>RC4 avec clés de 128 bits</li>
555 <li>Chiffrement par blocs CBC (CBC Block Ciphers)
556 <ul><li>RC2 avec clé de 40 bits</li>
557 <li>DES avec clé de 40 bits</li>
558 <li>DES avec clé de 56 bits</li>
559 <li>Triple-DES avec clé de 168 bits</li>
560 <li>Idea (clé de 128 bits)</li>
561 <li>Fortezza (clé de 96 bits)</li>
565 <p>"CBC" signifie Cipher Block Chaining (Chaînage de blocs chiffrés),
566 c'est à dire qu'une portion du bloc de texte chiffré précédent est utilisée
567 pour le chiffrement du bloc courant. "DES" signifie Data Encryption
568 Standard (Standard de Chiffrement des Données)
569 [<a href="#AC96">AC96</a>, ch12], et possède de nombreuses variantes
570 (telles que DES40 et 3DES_EDE). Parmi les algorithmes disponibles, "Idea"
571 est actuellement un des meilleurs et des plus puissants sur le plan
572 cryptographique, et "RC2" est un algorithme propriétaire de RSA DSI
573 [<a href="#AC96">AC96</a>, ch13].</p>
576 <section id="digestfuntion">
577 <title>Fonction de création d'empreinte</title>
578 <p>Le choix d'une fonction de création d'empreinte détermine la manière
579 dont une empreinte est créée à partir d'une unité de données. SSL supporte
580 les fonctions suivantes :</p>
583 <li>Pas d'empreinte (choix Null)</li>
584 <li>MD5, une empreinte de 128 bits</li>
585 <li>Algorithme d'Empreinte Sécurisée (Secure Hash Algorithm - SHA-1), une
586 empreinte de 160 bits</li>
589 <p>On utilise l'empreinte de message pour créer un Code d'Authentification
590 de Message (Message Authentication Code - MAC) qui est chiffré avec le
591 message afin de vérifier son intégrité et de se protéger contre les
592 attaques de type "rejeu".</p>
595 <section id="handshake">
596 <title>Protocole de la séquence d'échanges d'informations</title>
597 <p>La séquence d'échanges d'informations utilise trois protocoles :</p>
600 <li>Le <dfn>Protocole d'échanges d'informations SSL</dfn> pour établir
601 la session SSl entre le client et le serveur.</li>
602 <li>Le <dfn>Protocole de spécification du chiffrement SSL</dfn> pour
603 l'agrément effectif de la suite de chiffrement à utiliser
604 pour la session.</li>
605 <li>Le <dfn>Protocole d'alertes SSL</dfn> pour la transmission de
606 messages d'erreur SSL entre le client et le serveur.</li>
609 <p>Ces protocoles, ainsi que les données du protocole de l'application,
610 sont encapsulés dans le <dfn>Protocole d'enregistrement SSL
611 (SSL Record Protocol)</dfn>, comme
612 le montre la <a href="#figure2">Figure 2</a>. Un protocole encapsulé est
613 tranféré en tant que données par le protocole de la couche de niveau
614 inférieur, qui ne se préoccupe pas du contenu des données. Le protocole
615 encapsulé n'a aucune connaissance du protocole sous-jacent.</p>
618 <img src="../images/ssl_intro_fig2.gif" alt="" width="428"
619 height="217" /><br />
620 <a id="figure2" name="figure2"><dfn>Figure 2</dfn></a>:
621 Pile du protocole SSL</p>
623 <p>L'encapsulation des protocoles de contrôle SSL dans le protocole
624 d'enregistrement signifie que si une session active est renégociée, les
625 protocoles de contrôle seront transmis de manière sécurisée. S'il n'y
626 avait pas de session préalable, la suite de chiffrement Null est utilisée,
627 ce qui signifie que les messages ne seront pas chiffrés et ne possèderont
628 pas d'empreinte d'intégrité, jusqu'à ce que la session ait été établie.</p>
631 <section id="datatransfer">
632 <title>Transmission des données</title>
633 <p>Le protocole d'enregistrement SSL, comme le montre la
634 <a href="#figure3">Figure 3</a>, est utilisé pour transmettre les données
635 de l'application et les données de contrôle SSL entre le client et le
636 serveur, les données étant nécessairement fragmentées en éléments plus
637 petits, ou plusieurs messages de données avec protocole de niveau
638 supérieur pouvant être combinés en un seul élément. Ce protocole peut
639 joindre des signatures d'empreintes, compresser et chiffrer ces éléments
640 avant de les transmettre en utilisant le protocole fiable de transport
641 sous-jacent (Note : actuellement, aucune implémentation majeure de SSL
642 n'inclut le support de la compression).</p>
645 <img src="../images/ssl_intro_fig3.gif" alt="" width="423"
646 height="323" /><br />
647 <a id="figure3" name="figure3"><dfn>Figure 3</dfn></a>:
648 Protocole d'enregistrement SSL</p>
651 <section id="securehttp">
652 <title>Sécurisation des communications HTTP</title>
653 <p>Une des utilisations courantes de SSL est la sécurisation des
654 communication HTTP sur le Web entre un navigateur et un serveur web. Ceci
655 n'exclut pas l'utilisation de HTTP non sécurisé - la version sécurisée
656 (appelée HTTPS) est identique à du vrai HTTP sur SSL,
657 mais utilise le préfixe
658 d'URL <code>https</code> au lieu de <code>http</code>, et un port
659 de serveur différent (par défaut le port 443).
660 Ceci constitue pour une large part
661 ce qu'apporte <module>mod_ssl</module> au serveur web Apache.</p>
666 <section id="references">
667 <title>Références</title>
669 <dt><a id="AC96" name="AC96">[AC96]</a></dt>
670 <dd>Bruce Schneier, <q>Applied Cryptography</q>, 2nd Edition, Wiley,
671 1996. Voir <a href="http://www.counterpane.com/"
672 >http://www.counterpane.com/</a> pour diverses autres productions de Bruce
675 <dt><a id="ASN1" name="ASN1">[ASN1]</a></dt>
676 <dd>ITU-T Recommendation X.208, <q>Specification of Abstract Syntax Notation
677 One (ASN.1)</q>, dernière mise à jour en 2008. Voir <a
678 href="http://www.itu.int/ITU-T/asn1/">http://www.itu.int/ITU-T/asn1/</a>.
681 <dt><a id="X509" name="X509">[X509]</a></dt>
682 <dd>ITU-T Recommendation X.509, <q>The Directory - Authentication
683 Framework</q>. A titre de référence, voir <a
684 href="http://en.wikipedia.org/wiki/X.509">http://en.wikipedia.org/wiki/X.509</a>.
687 <dt><a id="PKCS" name="PKCS">[PKCS]</a></dt>
688 <dd><q>Public Key Cryptography Standards (PKCS)</q>,
689 RSA Laboratories Technical Notes, Voir <a
690 href="http://www.rsasecurity.com/rsalabs/pkcs/"
691 >http://www.rsasecurity.com/rsalabs/pkcs/</a>.</dd>
693 <dt><a id="MIME" name="MIME">[MIME]</a></dt>
694 <dd>N. Freed, N. Borenstein, <q>Multipurpose Internet Mail Extensions
695 (MIME) Part One: Format of Internet Message Bodies</q>, RFC2045.
697 href="http://tools.ietf.org/html/rfc2045">http://tools.ietf.org/html/rfc2045</a>.</dd>
699 <dt><a id="SSL3" name="SSL3">[SSL3]</a></dt>
700 <dd>Alan O. Freier, Philip Karlton, Paul C. Kocher, <q>The SSL Protocol
701 Version 3.0</q>, 1996. Voir <a
702 href="http://www.netscape.com/eng/ssl3/draft302.txt"
703 >http://www.netscape.com/eng/ssl3/draft302.txt</a>.</dd>
705 <dt><a id="TLS1" name="TLS1">[TLS1]</a></dt>
706 <dd>Tim Dierks, Christopher Allen, <q>The TLS Protocol Version 1.0</q>,
707 1999. Voir <a href="http://ietf.org/rfc/rfc2246.txt"
708 >http://ietf.org/rfc/rfc2246.txt</a>.</dd>
710 <dt><a id="TLS11" name="TLS11">[TLS11]</a></dt>
711 <dd><q>Le protocole TLS Version 1.1</q>,
712 2006. Voir <a href="http://tools.ietf.org/html/rfc4346"
713 >http://tools.ietf.org/html/rfc4346</a>.</dd>
715 <dt><a id="TLS12" name="TLS12">[TLS12]</a></dt>
716 <dd><q>Le protocole TLS Version 1.2</q>,
717 2008. Voir <a href="http://tools.ietf.org/html/rfc5246"
718 >http://tools.ietf.org/html/rfc5246</a>.</dd>